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Pas de coups de gueule ici. Juste des choses que j'aime, que j'admire, que je jalouse et des lieux qui me rendent aimables, la plupart du temps.

Monday, July 16, 2012

LIVRES-BOOKS/BOOKS-LIVRES, EPISODE 1


Je ne lis qu'en VO. Cela pourrait paraître prétentieux mais comme je ne lis qu'en anglais et en français et que je n'aime guère la littérature contemporaine française (enfin après 1970) cela se résume tout simplement au fait que je dépense une fortune sur Amazon et que je paye des excédents bagages à chaque fois que je reviens des Etats Unis. La solution financière et sauveuse d'hernies serait de tout balancer sur Kindle, mais bon, beurk. A part quelques exceptions - dont je parlerai une autre fois - la plupart de mes lectures sont traduites en français. Je n'ai lu que quelques unes de ces traductions (la traduction de Moby Dick exécutée - c'est le cas de la dire - par Jean Giono m'a vacciné à vie). Mais voici la première partie d'une sélection de quelques romans que j'ai beaucoup aimé et que Amazon.fr se fera un plaisir de vous livrer gratuitement (ils devraient me sponsoriser....)

I read only in the original language. This could seem pretentious but as I only read in English and French and I do not much care for contemporary French literature (post 1970 anyway), this simply means that I spend a fortune at Amazon and that I pay for excess baggage each time I return from the States. The financial and hernia-saving solution would be to get everything on Kindle, but, well, yuck. Apart from a few exceptions, which I will discuss another time, most of these books are translated into French. I have only read a few of these translations (the Moby Dick translation executed by Jean Giono - my choice of verb is literal - vaccinated me for life). But here is the first part of a selection of books I have really enjoyed. For the anglophones among you just see it as some basic, unrequested, recommendations.





Un dandy en enfer (Dandy in the underworld) de Sebastian Horsley

Tellement banal à dire mais la plupart des femmes aiment les bad boys. Pas mal d'hommes aussi finalement. Dans mon cas, présentez moi un grand maigre, masculin malgré son maquillage, avec un humour acerbe et habillé mieux que moi, et je risque de me prosterner. Ce n'est pas anodin que mon premier amour ait été Dr Frankenfurter dans Rocky Horror... Mais toutes nuances confondues, Sebastian Horsley remporte la palme du dandy des enfers (la référence à T Rex n'est pas accidentelle). Une enfance qui poussent les limites de la définition de dysfonctionelle, entouré d'une mère givrée, suicidaire et alcoolique, d'un père handicapé et milliardaire, et d'un beau-père tout vêtu d'orange - appartenance à un culte oblige - dès le début les psychanalystes se frotteraient les mains. Et Sebastian ne déçoit pas. Touche à tout - il alternera entre guitariste punk raté, esclave et muse occasionnelle pour un gangster/artiste, courtier financier, peintre, chasseur de requins, gigolo, icône de Soho et crucifié - il excellera surtout dans sa consommation vertigineuse de drogues dures et... de prostituées. Mais même si le personnage semble caricatural, bordel qu'est-ce qu'il écrit bien! Avec un humour sauvage et une introspection parfois douloureuse Sebastian Horsley se délecte et vous ravit de chaque mot cinglant qu'il jette dans votre direction. Avec souvent des phrases qui sonnent, à mes oreilles du moins, terriblement et délicieusement justes, comme "les souvenirs ne sont que des souvenirs mais vous pouvez faire confiance en une cicatrice" ou "il n'est pas étonnant qu'autant de gens soient si horribles puisqu'ils démarrent la vie en tant qu'enfants". Durant mon adolescence déjantée (merci Londres dans les années 80) j'ai souvent croisé Monsieur Horsley dans les soirées Kinky Gerlinki (pas d'explications nécessaires). Ce n'était ni quelqu'un de gentil ou de fiable mais un charmeur hors pair et un être tout simplement unique. Il est mort en 2010 d'une overdose non surprenante de cocaïne et d'héroïne. Mais il ne sera probablement jamais oublié des gens qui l'ont connu, qui l'ont lu, ou qu'il a tout simplement horrifié. Et ça, il est clair, a toujours été son but. J'écoute Marc Bolan en écrivant ces lignes, il aurait approuvé.

It's such a banal statement but most women do like bad boys. Quite a few men do too actually. In my case, introduce me to a tall, skinny male, masculine despite his make-up, with a caustic sense of humor and better dressed than I am, and I may well prostrate myself in front of him. It isn't insignificant that my first love was Dr Frankenfurter in Rocky Horror.... But all nuance put aside, Sebastian Horsley wins the prize for best demonic dandy (the T Rex reference is not accidental). A childhood that pushes the definition of dysfunctional to its outer limits, surrounded by a nutso, suicidal, alcoholic mother, a handicapped millionaire drunk father, and an orange-clad stepfather - cult membership obliging - from the beginning any psychoanalyst would have been drooling with pleasure. And Sebastian doesn't disappoint. Multi-talented - he shimmied from failed punk guitarist to slave and muse of a gangster/artist, stockbroker, painter, shark hunter, gigolo, Soho icon and crucifyee - he primarily excelled in his staggering consumption of hard drugs... and prostitutes. But even if the character may seem grotesque, damn does he write well! With savage wit and sometimes painful introspection Sebastian Horsley delights in ravishing you with every launched word. Often with statements, that to my ears at least, sound terribly and deliciously accurate, such as "memories are just memories but you can trust a scar" and "no wonder people are so horrible given that they start life as children". During my misspent adolescence (thank you London in the 80s) I often bumped into Mr Horsley at the Kinky Gerlinki parties (no explanations necessary). He wasn't a nice person nor a reliable one but an outstanding charmer and simply unique piece of work. He died, unsurprisingly really, of a cocaine and heroin overdose in 2010. But he will probably never be forgotten by the people who knew him, who read him, or whom he simply horrified. And that clearly was always his objective. I am listening to Marc Bolan as I write this, he would have approved.



Crocs (Sharp Teeth) de Toby Barlow

A la base Crocs est une histoire de loups-garous à Los Angeles. Mais arrêtez tout de suite vos hauts le coeur snobinards, parce que Crocs n'est pas Underworld sur la page ( et je vous emmerde mais Underworld m'a amusé), ce bouquin est unique et dans le meilleur sens du terme. Unique tout d'abord parce qu'il est écrit entièrement en vers libre. Encore, arrêtez les hauts le coeur, franchement vous êtes dégoutants. Parce que même si cela parait absurde, ici ça marche, c'est cosmique. Et l'originalité ne s'arrête pas là. Western urbain, gore à souhait mais paradoxalement humain grâce à ses personnages lycanthropes - parmi eux un ramasseur de chiens, des trafiquants de méthadone, un chef de meute avant-gardiste, des champions de bridge et j'en passe - le récit n'est pas seulement un exercice de style mais une histoire qui accroche, avec des griffes. C'est un des rares livres que j'ai lu en français en plus de l'anglais, et ici chapeau bas au traducteur, qui fait un boulot phénoménal.

At its heart, "With Teeth" is a story about werewolves in Los Angeles. But stop retching right now you snobs, because this isn't Underworld on the written page (and screw you but I actually found Underworld amusing), this book is unique and in the best sense of the world. Unique first of all because it is written entirely in free verse. Again, stop retching, frankly you're disgusting. Even if it seems absurd it actually works, it's cosmic. And the originality doesn't end here. An urban western, gore-filled in heavy doses but paradoxically human thanks to its lycanthropic characters - which include a dog-catcher, meth dealers, an avant-garde pack leader, bridge champions and that's not all - the book is not only an exercise in style but a story that grips, with claws. It is also one of the rare books that I have read in French as well as English and here I must congratulate the translator, who does a phenomenal job.



Viens plus près (Come closer) de Sara Gran

Je ne suis pas particulièrement fan des films d'horreur. Dailleurs quand je les regarde c'est en mosaïque, à travers mes doigts scotchés à mon visage (ancrés si solidement que je ne profite même pas de l'occasion idéale pour couper la circulation sanguine de mon voisin en l'aggripant). Mais j'adore être terrifiée tard la nuit par les pages que je tiens entre mes mains. Pour moi un auteur qui arrive à me faire peur est aussi digne de vénération qu'un écrivain qui m'émeut. J'ai embrassé cette perversion tôt dans la vie. Avec Poe tout d'abord, avant ma dixième année derrière le dos de mes parents, puis le passage standard à travers King, ponctué d'interludes gothiques classiques, et avec de brefs, mais peu satisfaisants plans d'un soir dans le genre gore. Mais "Viens près de moi" m'a terrifié. Tordue sans être tape à l'oeil, la descente aux enfers de sa protagoniste est insidieusement lente et trompeuse. La chair de poule est progressive, comme le personnage on se demande si on n'est pas un peu névrosée et parano sur les bords (dans mon cas la réponse est oui de toute façon). Un malaise presque physique s'installe au fil des pages, l'explication logique et inévitable parait tellement ridicule pendant tellement longtemps et pourtant.... Je ne vais pas vous révéler l'histoire et je vous conseille de ne pas lire de synopsis ou de spoilers qui seront de toute façon réducteurs et peu exacts. Faites moi confiance, lisez le livre aveuglement, vous m'en voudrez peut être à mort mais vous n'allez pas vous ennuyer. Et surtout, si subitement vous brulez votre conjoint avec une cigarette sans raison, entendez des bruits dans les murs, et faites des rêves étranges, inquiétez-vous, inquiétez-vous vraiment.

I'm not particularly a fan of horror movies. Actually when I watch them it is in mosaic form, through my fingers superglued to my face (so solidly anchored there that I don't even take advantage of the brilliant opportunity to cut off my neighbor's blood flow by clutching him or her). But I love being terrified by the pages I hold in my hands late at night. For me, an author who manages to frighten me is as worthy of worship as a writer who moves me. I embraced this perversion early on in life. First with Poe, before my tenth year and behind my parents' back, than to the obligatory passage through King, punctuated with classic gothic interludes and later with brief, but hardly satisfying, one-night stand forays into the gore genre. But "Come closer" scared the hell out of me. Twisted without being obvious, the main character's downward spiral into horror is insidiously slow and misleading. The goosebumps appear gradually, and like the character one wonders if one isn't being a tad neurotic and paranoid (in my case the answer would be yes anyway). An almost physical unease grows as each page is turned, the logical and inevitable explanation seeming so ridiculous for such a long time, however.... I won't reveal the story and I advise you not to read a synopsis or any spoilers which will not do it justice and be simplistic anyway. Go into this one blindly, you may hate me for it later but you won't be bored. And above all, if you suddenly burn your partner with a cigarette for no reason, hear noises in the walls and have strange dreams, be worried, be very worried.

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